ANNE MARGUERITE WERSTER
Anne-Marguerite Werster commence l’étude du chant à 21 ans et entre en 1992 à l’Ecole d’Art Lyrique de l’Opéra de Paris. Elle est dès lors remarquée dans les différents concours de chant internationaux. C’est en tant que comédienne et sous la direction de Claude Regy qu’elle débute sur la scène de l’Opéra Bastille. Elle chante le rôle de Madame Lidoine dans Dialogues des Carmélites à l’Opéra Garnier en juin 1994. Marcel Landowski lui confie l’interprétation de plusieurs de ses œuvres. Elle est Béatrice dans “Béatrice” et Bénédict à l’atelier du Rhin, la gouvernante du “Tour d’Ecrou”, la Comtesse dans “Les Noces de Figaro” et Musetta dans “La Bohème” aux côtés de Barbara Hendricks à l’Opéra de Lyon, Donna Anna du “Don Giovanni” de Malipiero à Nanterre (création en France), Annina dans “Une nuit à Venise” à l’Opéra Comique, Xanthippe dans la création mondiale du “Dernier jour de Socrate” de Graziane Finzi et Mélisande dans “Pelléas” et Mélisande sous la direction de Georges Prêtre. Elle chante Vitellia de “La Clémence” de Titus sous la direction de Jean-Claude Malgoire au Théâtre des Champs-Élysées et en tournée en France, Female Chorus du “Viol de Lucrèce” à l’opéra de Nantes et à l’opéra de Lyon, Madame Lidoine à l’opéra de Tours et à Bonn sous la direction de Marc Soustrot, La Veuve Joyeuse à Saint-Étienne et à Dijon, Lady Sara dans “Le Revenant” de Melchior Gomes au Teatro de la Zarzuela de Madrid, Elvira dans “Don Giovanni” à l’Opéra d’Avignon et en tournée avec Opéra Eclaté, Fausta dans “Roma” de Massenet au Festival de Saint-Étienne, Antonia des “Contes d’Hoffmann” à Dijon, Kostelnika dans “Jenufa” à Tours, la Grande Prêtresse dans “Aïda” aux Chorégies d’Orange en 2016. |
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LIRE L'INTERVIEW de RES MUSICAResMusica : Vous défendez, depuis plusieurs années, la musique d’Alfred Bruneau en récital. Comment est né votre intérêt pour ce compositeur ? RM : Derrière le musicien se cache l’»honnête homme», celui qui soutint son ami Zola en plein cœur de l’affaire Dreyfus, au risque d’affronter l’hostilité d’une partie du public lors de la création de L’Ouragan. Celui-ci a-t-il également éveillé votre sympathie ? RM : Les compositeurs et les critiques les plus avertis ont salué notamment Le Rêve comme un jalon majeur dans l’évolution du théâtre lyrique en France, annonçant Louise et Pelléas, et pourtant l’œuvre de Bruneau est aujourd’hui bien négligée. Vous expliquez-vous cette désaffection ? RM : Eric Chevalier a déclaré dans les colonnes d’»Opéra Magazine» que c’est vous qui aviez attiré son attention sur l’œuvre de Bruneau. Est-ce une pression supplémentaire avant ces représentations messines ? RM : Par rapport à la nouvelle parue dans Les Soirées de Médan, le livret est enrichi par le personnage de Marcelline et l’air des adieux, qui renforcent le message pacifiste. Peut-on voir en effet dans L’Attaque du moulin une des plus courageuses (dans la France revancharde de Barrès !) et lucides condamnations de la guerre ? RM : Après les audaces du Rêve, L’Attaque du moulin se révèle d’une relative sagesse sur le plan dramatique avec le retour des chœurs et un découpage plus conventionnel. La partition déçut ainsi les plus radicaux des partisans de Bruneau : y a-t-il eu, selon vous, retour en arrière de la part du compositeur ? RM : On sait que le rôle de Marcelline est gratifiant, qu’en est-il de celui de Françoise, créé par Georgette Leblanc ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de chanter le rôle ? AMW : J’aime beaucoup ce rôle : au premier acte, Françoise est une jeune fille, amoureuse de Dominique avec lequel elle va se marier. C’est un mariage ‘amour et la musique est empreinte d’une grande sensualité. Dès le deuxième acte, on plonge dans l’horreur de la guerre, le personnage évolue sans mièvrerie, avec un caractère bien trempé mais sans quitter son humanité. Le duo d’amour avec Dominique est musicalement d’une sensualité torride qui n’est pas sans rappeler Albine et Serge de La Faute de l’Abbé Mouret. Oui, il y a, pour moi beaucoup d’Albine dans Françoise… RM : Nous connaissons le Bruneau «opéra» mais vous défendez également ses mélodies, qui convoquent les plus grands poètes de son temps. Quelle est le place du Bruneau mélodiste ? RM : Quel autre rôle de Bruneau souhaiteriez-vous maintenant défendre sur scène, si l’occasion vous en était offerte ? Et que diriez-vous à un directeur de théâtre pour le convaincre de monter l’ouvrage ? |
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